De graves problèmes de vermine ont été constatés dans deux CHSLD de Montréal.
Des problèmes de vermines dans deux CHSLD de la province.
Ayoye
De graves problèmes de vermine ont été constatés dans deux CHSLD de Montréal.
C'est le Bureau d'enquête du Journal de Montréal qui a révélé que près de 100 rapports d'intervention ont été réalisés depuis trois ans aux CHSLD Pierre-Joseph-Triest et Jean-Hubert-Biermans, dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Selon les données obtenues en vertu de la Loi d'accès à l'information, un exterminateur aurait dénoncé le fait qu'au CHSLD Jean-Hubert-Biermans, l’infestation de rats est si importante qu’ils «voyagent dans les murs» et causent des «dégâts majeurs».
Des rats auraient même été aperçus par des employés tandis qu'ils travaillaient dans la cuisine.
Une inspectrice du service de l'inspection des aliments de la Ville de Montréal a observé la présence d’excréments de rats, de petites mouches et de coquerelles au CHSLD Pierre-Joseph-Triest. Depuis septembre 2022, les exterminateurs sont intervenus à 53 reprises pour des problèmes récurrents de coquerelles, de rats, de souris et de mouches à fruits.
Dans un rapport qui a été rédigé en août dernier, on peut y lire que «Comme toujours, dans la cuisine, c’est insalubre à plusieurs endroits »
Un exterminateur a noté en juin dernier que les rongeurs et s'infiltrent probablement par les trous des murs et des plafonds: «Ça fait plusieurs mois que je demande de venir boucher et réparer [le trou]. [...] Malheureusement, personne ne fait le travail de correction.»
Du côté du CIUSSS, le porte-parole de l’établissement de santé, Luc Fortin, a assuré que des interventions ont lieu chaque fois: «La gestion de cette situation a toujours été une priorité pour nous. Les mauvais diagnostics de l’ancien exterminateur ont fait durer cette situation inutilement. Actuellement, tout est sous contrôle.»
Le porte-parole a toutefois reconnu que la mise en place des solutions souffre de certains «délais», mais ceux-ci seraient attribuables à «la recherche de solutions adaptées à la réalité du terrain».
En ce qui concerne le Conseil pour la protection des malades, le président Paul G. Brunet n'a pas hésité à dénoncer la façon de gérer les problèmes de vermine dans les deux CHSLD: «C’est d’une lenteur et d’un traînage de pied qui m’exaspèrent. C’est inacceptable. Dans le secteur privé, les gens en autorité auraient été congédiés.»
Le président considère que cette situation relève de la «négligence», alors que les aînés sont privés de dignité.
Nathaniel Leavy, copropriétaire des Entreprises Maheu, gestion parasitaire, a déclaré pour sa part: «Il faut garder en tête que si on a des souris, des rats ou des coquerelles, ce sont des vecteurs de maladies et de parasites. Ça n’a pas sa place dans une cuisine et encore moins en CHSLD, où les gens sont vulnérables.»
L'exterminateur a rappelé que les résidus de nourriture dans une cuisine sont un des principaux vecteurs de propagation: «C’est possible d’éliminer toute source de nourriture, mais c’est certain que ça demande beaucoup d’effort. On n’est jamais trop prudent, et c’est encore plus vrai dans un CHSLD.»
Enfin, l'exterminateur a conclu en rappelant que l'âge d'un bâtiment n'est pas une excuse pour tolérer la vermine: «Il y a moyen d’être intelligent et de bien gérer un bâtiment, même s’il est vieux. Ça se prévient. Il faut garder l’édifice propre et exempt le plus possible de trous.»